Cumuler freelance et salarié : légal, avantageux… mais sous conditions

Peut-on être freelance tout en gardant son emploi salarié ? Oui, c’est possible. En 2025, de plus en plus de Français combinent ces deux statuts pour sécuriser leurs revenus, tester un projet ou gagner en liberté. Mais ce cumul d’activités est encadré par des règles strictes : contrat de travail, statut juridique en freelance, régime fiscal, clause d’exclusivité, protection sociale… Ce guide vous explique tout ce qu’il faut savoir pour lancer votre activité indépendante sans risquer le salariat déguisé, bien gérer votre temps et déclarer vos revenus comme travailleur indépendant. Salariés, freelances ou futurs pluriactifs : voici comment naviguer sereinement entre deux mondes.

Un homme avance en tenant une mallette et un ordinateur, pris entre deux panneaux : "Salarié" à gauche, illustré par une mallette, et "Freelance" à droite, représenté par une ampoule. Une grande flèche noire indique la direction du freelance, symbolisant un choix de trajectoire. L’image suggère clairement le dilemme entre stabilité et indépendance.

En bref, voici les points les plus importants à retenir :

  • ✅ Le cumul freelance et salarié est légal, mais soumis à des conditions strictes comme la clause d’exclusivité, l’obligation de loyauté ou les règles propres à certains métiers.
  • ✅ Le freelance et le salarié diffèrent sur leur statut, leur rémunération et leur autonomie : le premier est indépendant, le second dépend d’un lien de subordination.
  • ✅ Cumuler les deux permet de sécuriser ses revenus, tester un projet ou diversifier ses sources de revenu, notamment via la micro-entreprise ou le portage salarial.
  • ✅ Bien s’organiser est essentiel pour ne pas se laisser déborder : il faut structurer son emploi du temps, utiliser des outils efficaces et respecter ses obligations légales.
  • ✅ Les risques comme le salariat déguisé ou la mauvaise déclaration fiscale peuvent coûter cher : il est donc crucial de rester autonome, transparent et bien informé.

Pour aller plus loin et tout savoir sur cette article, je vous invite à lire l’article.

Les règles du cumul d’activités : ce que dit la loi

Freelance et salarié : un cumul autorisé sous conditions

Bonne nouvelle En France, rien n’interdit de cumuler un emploi salarié avec une activité freelance. Ce cumul est légal, tant qu’il respecte certaines règles fixées par le Code du travail. Il s’applique à tout type de contrat : CDI, CDD, temps partiel ou plein, dans le privé comme dans la fonction publique. Le salarié reste libre d’exercer une activité indépendante en parallèle, sous réserve de ne pas concurrencer son employeur ni nuire à ses intérêts.

Les cas où le cumul est interdit ou restreint

Clause d’exclusivité

Certaines entreprises insèrent une clause d’exclusivité dans le contrat de travail. Elle interdit au salarié d’exercer une autre activité professionnelle, même en dehors de ses heures de travail. Si cette clause est présente, le cumul freelance/salarié est alors interdit. En revanche, elle ne peut pas être imposée à un salarié à temps partiel, sauf justification précise.

Obligation de loyauté

Même sans clause écrite, tout salarié est tenu à une obligation de loyauté envers son employeur. Cela signifie qu’il ne peut pas travailler pour un concurrent, détourner des clients ou utiliser les ressources de l’entreprise à des fins personnelles. Exercer une activité indépendante est donc autorisé, tant qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts.

Secteurs réglementés

Certaines professions sont soumises à des règles spécifiques. C’est le cas des fonctionnaires, médecins, experts-comptables, avocats ou encore des métiers liés à la sécurité. Le cumul peut y être strictement encadré, voire interdit. Il est donc indispensable de se renseigner sur les conditions légales propres à son domaine.

Le cumul avec une micro-entreprise : attention aux spécificités

La micro-entreprise (ex-auto-entrepreneur) est souvent le choix préféré des freelances salariés. Elle offre un régime fiscal simplifié et un statut accessible. Mais attention : certains plafonds de chiffre d’affaires s’appliquent, et il faut déclarer son activité à l’Urssaf. Le salarié doit également veiller à ne pas dépasser le seuil de TVA ou se retrouver avec une double imposition mal anticipée. Ce statut reste compatible avec un contrat de travail, mais impose rigueur et organisation.

Freelance vs salarié : quelles différences fondamentales ?

Statut juridique et contrat de travail

Le salarié est lié à une entreprise par un contrat de travail, encadré par le Code du travail et une convention collective. Il dépend d’un employeur, perçoit un salaire fixe, et bénéficie de la protection du régime général de la sécurité sociale. Le freelance, lui, est un travailleur indépendant. Il crée son activité via une structure juridique (micro-entreprise, SASU, EI, etc.), facture ses prestations à ses clients, et gère seul ses droits, cotisations et responsabilités.

Modalités de rémunération et de fiscalité

Côté salarié, la rémunération prend la forme d’un salaire net versé chaque mois. L’employeur s’occupe de toutes les cotisations sociales. Le freelance, en revanche, perçoit un revenu brut et doit déclarer lui-même ses charges, impôts, frais professionnels, et parfois la TVA. Le revenu imposable varie en fonction de son statut juridique. Il doit aussi penser à sa retraite, à sa couverture santé et à son assurance responsabilité civile professionnelle.

Lien de subordination et autonomie professionnelle

Le point clé qui différencie les deux statuts reste le lien de subordination. Un salarié travaille sous l’autorité d’un supérieur hiérarchique, avec des horaires, des objectifs et des comptes à rendre. Le freelance, lui, est autonome. Il fixe ses tarifs, choisit ses missions, et gère son organisation comme il le souhaite. Cette liberté s’accompagne de responsabilités : prospection, gestion, déclarations, protection sociale.

Pourquoi cumuler freelance et emploi salarié ?

Les principaux avantages du cumul

Sécurité financière

Cumuler un emploi salarié avec une activité freelance permet de sécuriser ses revenus. Le salarié conserve un revenu fixe, sa mutuelle, sa retraite, ses congés payés et sa couverture sociale. En parallèle, l’activité indépendante apporte un complément de salaire intéressant, voire essentiel en période d’inflation.

Diversification des revenus

Avoir plusieurs sources de revenus permet de limiter les risques. Si l’un des deux statuts devient incertain (fin de contrat, baisse de mission…), l’autre prend le relais. C’est aussi un bon moyen de tester un marché ou de lancer un projet sans tout quitter du jour au lendemain.

Test d’un projet entrepreneurial sans risque

Le cumul freelance/salarié offre un tremplin idéal pour ceux qui envisagent une transition professionnelle. On peut tester une activité, valider une idée, construire un portefeuille client, tout en gardant la stabilité d’un emploi salarié. Cela réduit le stress et facilite la prise de décision à long terme.

Pour quels profils ce cumul est-il idéal ?

CDI à temps partiel

Les salariés à temps partiel disposent de plages horaires disponibles pour lancer une activité freelance. C’est une formule courante chez les enseignants, artistes, ou dans les métiers du conseil. Le cumul y est plus facile à gérer.

Salariés en reconversion

Beaucoup de professionnels en reconversion choisissent de cumuler. Ils peuvent se former, tester une nouvelle activité et l’installer progressivement, sans perdre leurs droits au chômage ou leur sécurité sociale.

Freelances en portage salarial

Le portage salarial permet de cumuler les avantages des deux statuts. Le freelance bénéficie d’un contrat de travail avec une société de portage, tout en gardant sa liberté de mission. Il cotise à l’assurance chômage, à la retraite, et profite d’une gestion administrative simplifiée.

Comment devenir freelance tout en restant salarié ?

Les étapes pour lancer son activité en parallèle

Vérifier son contrat de travail

Avant de créer une entreprise, il faut relire attentivement son contrat de travail. Une clause d’exclusivité ou de non-concurrence pourrait poser problème. En cas de doute, mieux vaut en parler à son employeur ou à un juriste.

Choisir le bon statut juridique

Micro-entreprise, entreprise individuelle ou portage salarial : le choix dépend de votre secteur, de votre chiffre d’affaires prévisionnel, et de votre souhait d’autonomie. La micro-entreprise reste la plus simple pour débuter.

Réaliser les démarches administratives

Créer son activité nécessite une déclaration à l’Urssaf, l’ouverture d’un compte bancaire dédié, la souscription à certaines assurances (RC pro, mutuelle…). Il faut aussi penser à la facturation et à la gestion comptable, même allégée.

Quelle structure choisir ?

Micro-entreprise

Idéale pour un complément de revenu, la micro-entreprise offre un cadre simplifié : charges réduites, démarches allégées, gestion souple. Attention cependant aux plafonds et à la non-déduction des frais professionnels.

Entreprise individuelle (EI/EIRL)

L’entreprise individuelle offre plus de possibilités (investissements, frais), mais demande une gestion plus technique. Elle convient mieux aux projets à long terme ou aux profils expérimentés.

Portage salarial : la solution clé en main

Le portage salarial permet de tester une activité freelance tout en bénéficiant d’un contrat de travail, avec fiche de paie et couverture sociale complète. C’est une solution sécurisante pour les salariés prudents ou les indépendants débutants.

Bien gérer son temps et ses obligations entre deux statuts

Organisation du travail : équilibre et discipline

Cumuler deux activités demande une bonne dose d’organisation. Il ne suffit pas de “caser” quelques heures en plus, il faut structurer ses journées avec méthode. Fixer des plages horaires dédiées à chaque activité permet de mieux compartimenter ses missions. Certains réservent leurs soirées ou leurs week-ends au travail indépendant, d’autres fractionnent leur semaine. L’essentiel est d’éviter les chevauchements et de respecter ses engagements dans les deux sphères.

Temps partiel vs temps plein : adapter son rythme

Le temps partiel facilite le cumul freelance et salarié, car il libère du temps sans perte totale de revenu. Mais même à temps plein, il est possible de gérer deux statuts avec rigueur, en limitant les missions freelance à des périodes définies (vacances, fin de journée…). La charge de travail ne doit pas devenir un marathon permanent. Si le cumul devient trop lourd, il faut ajuster ses missions ou envisager une bascule progressive.

Outils de productivité et bonnes pratiques

Certains outils peuvent faire toute la différence : Trello ou Notion pour organiser les tâches, Google Agenda pour visualiser son emploi du temps, ou encore Toggl pour suivre le temps passé sur chaque projet. Travailler en mode “pomodoro” (sprints de 25 minutes) aide à rester concentré. Et surtout : savoir dire non à certaines missions quand la charge devient ingérable est une compétence clé pour durer dans le temps.

Droits, obligations et protection sociale des freelances et salariés

Que couvre la sécurité sociale selon les deux statuts ?

Le salarié cotise au régime général de la sécurité sociale, qui couvre maladie, maternité, retraite, invalidité, et chômage (sous conditions). Le freelance dépend du régime des indépendants (SSI), moins protecteur, notamment pour le chômage. Certains indépendants choisissent une mutuelle renforcée ou une prévoyance privée pour compléter leur couverture.

Peut-on cumuler les cotisations et les droits ?

Oui. En cumulant deux activités, on cotise deux fois : une fois en tant que salarié, une fois comme indépendant. Les cotisations ne se fusionnent pas mais s’additionnent. Cela peut permettre de valider plus rapidement des trimestres pour la retraite des freelances, mais attention : certaines cotisations sont plafonnées. Il est aussi possible d’avoir droit à des prestations différentes selon le statut au moment du besoin (maladie, maternité…).

Quelle convention collective s’applique ? Que couvre le Code du travail ?

Le salarié est soumis à la convention collective de son entreprise. Elle détermine les règles spécifiques sur les congés, la rémunération, la rupture du contrat, etc. En parallèle, le freelance ne dépend d’aucune convention. Il est régi par le Code civil et par les contrats qu’il signe avec ses clients. En cumulant, il faut donc jongler entre deux cadres juridiques distincts, sans confusion possible.

Salariat déguisé : comment éviter les pièges juridiques ?

Le salariat déguisé désigne une situation où un freelance travaille en réalité comme un salarié, mais sans en avoir le contrat ni les droits. Le Code du travail interdit cette pratique. Le lien de subordination est le critère central : si le freelance reçoit des ordres, respecte des horaires imposés, travaille pour un seul client et ne décide de rien… il y a un risque de requalification.

Les risques de requalification en salarié

Si l’administration ou un juge estime qu’il s’agit d’un faux freelance, le contrat peut être requalifié en contrat de travail. Cela entraîne des sanctions pour l’entreprise (cotisations sociales à rattraper, indemnités, risques prud’homaux). Pour le freelance, cela peut avoir des conséquences fiscales et sociales. Il perd aussi sa liberté d’organisation.

Comment rester dans la légalité : facturation, relation client, autonomie

Pour éviter les problèmes :

  • Varier ses clients
  • Gérer librement ses horaires
  • Utiliser des outils professionnels distincts
  • Signer des contrats clairs avec ses clients
  • Ne pas facturer chaque mois le même montant au même client

Bref, rester maître de son activité indépendante.

Bien déclarer ses revenus en freelance et salarié

Revenus imposables : ce que l’on doit savoir

En tant que salarié, l’imposition se fait à la source sur le salaire net. Pour les revenus freelance, c’est différent. En micro-entreprise, un abattement forfaitaire est appliqué selon l’activité (34 % à 71 %). Le revenu net imposable est alors ajouté à celui du salariat. Il est donc crucial d’anticiper ce cumul au moment de remplir sa déclaration annuelle.

Quelles obligations fiscales ?

Les freelances doivent déclarer leur chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement à l’Urssaf. S’ils dépassent certains seuils, ils doivent s’inscrire à la TVA. En parallèle, ils doivent faire une déclaration complémentaire de revenus dans leur déclaration d’impôt. Le régime fiscal choisi (versement libératoire ou non) aura aussi un impact.

Cumul et seuils de la micro-entreprise

En 2025, les plafonds de chiffre d’affaires en micro-entreprise sont de 77 700 € pour les services et 188 700 € pour la vente. Au-delà, on perd le statut. Attention : ces seuils ne tiennent pas compte des revenus salariés. Le cumul est donc possible, mais les plafonds restent strictement liés à l’activité freelance.

En résumé : réussir son cumul freelance et salarié en 2025

Les points de vigilance à retenir

  • Relire son contrat de travail
  • Vérifier les clauses (exclusivité, non-concurrence)
  • Respecter les obligations déclaratives
  • Organiser clairement ses journées
  • Éviter les situations de salariat déguisé

Ce qu’il faut faire (et éviter)

✅ Être transparent avec son employeur
✅ Diversifier ses clients
✅ Anticiper ses charges et son imposition
❌ Travailler pour le même client comme freelance et salarié
❌ Ne rien déclarer ou ignorer les seuils

Nos conseils pour réussir votre double activité sereinement

  • Commencez petit pour tester votre rythme
  • Utilisez des outils simples pour gérer votre organisation
  • Restez à jour sur les règles fiscales et sociales
  • Ne vous épuisez pas : ajustez la charge selon les périodes
  • Demandez conseil à un expert-comptable ou à une société de portage si besoin