Perte d’emploi, envie de créer son entreprise ou de changer de statut : en 2025, des milliers de personnes choisissent de lancer une activité indépendante tout en percevant leur allocation chômage. Et bonne nouvelle : cumuler une activité professionnelle avec l’ARE reste possible, à condition d’être inscrit à France Travail, de respecter certaines conditions spécifiques et de déclarer son revenu mensuel chaque mois.
Ce guide complet vous explique comment bénéficier du chômage tout en développant un projet de freelance : démarches d’inscription, calcul du montant versé, statut juridique compatible, aides disponibles comme l’ACRE ou l’ARCE, et exemples concrets pour cumuler en toute sécurité. Que vous soyez salarié, auto-entrepreneur, porteur de projet ou travailleur indépendant en reconversion, toutes les clés sont ici pour exercer une activité indépendante sans perdre vos droits.

En bref, voici les points les plus importants à retenir :
- ✅ Il est possible de cumuler une activité freelance avec le chômage, à condition de déclarer ses revenus chaque mois à France Travail et de respecter des plafonds pour ne pas perdre ses droits.
- ✅ Plusieurs statuts juridiques sont compatibles avec le chômage, notamment la micro-entreprise, la SASU ou le portage salarial, chacun offrant un niveau de simplicité ou de flexibilité différent.
- ✅ Des aides spécifiques existent pour les freelances au chômage, comme l’ACRE pour alléger les cotisations, l’ARCE pour percevoir ses droits en capital, ou l’ATI pour ceux qui cessent une activité non viable.
- ✅ La démission peut donner droit au chômage si elle entre dans un projet de reconversion encadré, sinon mieux vaut viser une rupture conventionnelle pour sécuriser l’accès à l’ARE.
- ✅ Le cumul ARE + revenus freelance permet de tester son activité sans pression financière, tout en gardant la possibilité de recharger ses droits et de construire une base professionnelle solide.
Pour aller plus loin et tout savoir sur cet article, je vous invite à lire l’article.
Sommaire
Peut-on cumuler une activité freelance avec le chômage en 2025 ?
Oui, c’est possible. En France, un demandeur d’emploi peut créer ou développer une activité freelance tout en continuant à percevoir ses allocations chômage. Mais ce cumul ne se fait pas à l’aveugle : il obéit à des règles précises posées par France Travail. L’objectif est simple : encourager la reprise d’une activité indépendante sans pénaliser ceux qui cherchent à se lancer.
La règle de base, c’est que les revenus issus de l’activité freelance ne doivent pas dépasser un certain seuil. En clair, tant que votre chiffre d’affaires reste raisonnable, vos allocations sont maintenues, mais partiellement. Chaque mois, France Travail calcule ce que vous touchez (ou allez toucher) avec votre activité, et déduit une partie de vos allocations chômage en conséquence.
Activité indépendante et ARE : un équilibre à trouver
L’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est maintenue tant que l’activité freelance ne remplace pas totalement un emploi à temps plein. Si vous lancez une micro-entreprise, une société (SASU, EURL) ou même si vous exercez en portage salarial, le principe est le même : tant que vous déclarez vos revenus et que vous respectez les plafonds, le cumul est possible.
Attention : si vous choisissez de recevoir vos droits en capital via l’ARCE (on en reparlera plus bas), vous ne toucherez plus l’ARE mensuelle. Ce choix est définitif.
Cas où le cumul n’est pas autorisé
Le cumul est bloqué dans certains cas :
- Vous avez déjà perçu la totalité de vos droits chômage.
- Vous ne déclarez pas vos revenus mensuellement à France Travail.
- Vous exercez votre activité freelance à temps plein sans recherche d’emploi.
Dans ce dernier cas, France Travail considère que vous n’êtes plus disponible pour le marché du travail. Et si vous ne justifiez pas une recherche active d’emploi, vos droits peuvent être suspendus.
Quelles conditions pour bénéficier du chômage en tant que freelance ?

Pour bénéficier du chômage quand on devient freelance, tout dépend de votre situation avant de vous lancer. Vous avez quitté un CDI ? Votre CDD s’est terminé ? Vous êtes en fin de mission d’intérim ? Chaque cas a ses propres règles. Mais dans tous les cas, le plus important est d’avoir perdu votre emploi de manière involontaire et de vous inscrire à France Travail dans les délais.
Les critères de base à respecter
Voici les conditions générales pour bénéficier du chômage :
- Avoir travaillé au moins 6 mois (130 jours ou 910 heures) au cours des 24 derniers mois (ou 36 mois si vous avez plus de 53 ans).
- Avoir perdu votre emploi involontairement : fin de contrat, licenciement, rupture conventionnelle. La démission est un cas à part (voir plus bas).
- Être inscrit à France Travail comme demandeur d’emploi.
- Être en recherche active d’un emploi ou d’une activité économique.
- Résider en France.
Une fois inscrit, vous devez actualiser votre situation chaque mois, même si vous démarrez une activité indépendante. C’est cette déclaration mensuelle qui permet à France Travail de recalculer vos droits et de maintenir ou ajuster vos allocations chômage.
Spécificités pour les indépendants
Vous étiez déjà travailleur indépendant avant ? Depuis quelques années, l’État a mis en place l’allocation des travailleurs indépendants (ATI). Elle s’adresse à ceux qui ont cessé leur activité pour cause économique (liquidation, revenus trop faibles, etc.) et qui remplissent des conditions strictes :
- Minimum 10 000 € de revenus annuels sur les deux dernières années.
- Activité indépendante exercée depuis au moins 2 ans.
- Revenus actuels inférieurs au RSA.
Le montant est fixe : 26,30 € par jour, soit environ 800 € par mois, versé pendant 6 mois maximum.
Et si vous créez votre activité pendant le chômage ?
Si vous créez votre activité de freelance pendant que vous percevez déjà le chômage, vous avez deux options :
- Cumul partiel de l’ARE avec vos revenus (plafonné, recalculé chaque mois).
- Demande d’ARCE : vous recevez 45 % de vos droits restants en deux versements, mais perdez vos ARE mensuelles.
Quel est le montant de l’allocation chômage pour un freelance ?

Le montant de l’allocation chômage que vous pouvez percevoir en freelance dépend principalement de vos anciens salaires. On parle ici du salaire journalier de référence (SJR), qui sert de base de calcul à l’ARE. Plus vos revenus étaient élevés avant la perte d’emploi, plus votre allocation journalière le sera.
Comment est calculé le montant de l’ARE ?
L’ARE se calcule à partir de vos salaires bruts perçus sur les 24 derniers mois. France Travail établit une moyenne qui donne votre SJR, puis applique la formule suivante :
- 40,4 % du SJR + 12,95 € (valeur 2025)
- ou bien 57 % du SJR
→ Le calcul le plus avantageux est retenu.
L’allocation journalière est ensuite multipliée par le nombre de jours indemnisables dans le mois. En 2025, le minimum versé est d’environ 31 € par jour, et le maximum tourne autour de 290 € par jour.
Freelance et ARE : attention aux déductions
Quand vous commencez à travailler en freelance, vous devez déclarer chaque mois vos revenus bruts. France Travail appliquera une déduction de 70 % de ces revenus sur votre ARE. Cela signifie que vous continuez à percevoir une partie de vos droits, mais réduite.
🧮 Exemple :
Si vous avez droit à 1500 € d’ARE mensuels et vous gagnez 800 € avec votre micro-entreprise, France Travail déduira 560 € (70 % de 800), et vous versera 940 €.
Le cumul reste intéressant tant que vos revenus restent modérés. Une fois que votre chiffre d’affaires grimpe fortement, vos droits peuvent diminuer, voire disparaître temporairement.
Comment fonctionne le cumul des revenus freelance et chômage ?
C’est souvent là que les choses se compliquent. En théorie, vous pouvez cumuler revenu d’activité indépendante et allocation chômage, mais le montant de vos droits va évoluer chaque mois selon ce que vous gagnez. Il faut donc comprendre le fonctionnement du cumul revenus freelance et chômage pour éviter les mauvaises surprises.
Ce que vous devez déclarer chaque mois
Chaque mois, lors de votre actualisation auprès de France Travail, vous devez indiquer :
- Si vous avez exercé une activité non salariée
- Le montant de votre chiffre d’affaires brut (avant abattement)
- Le type de statut que vous utilisez (auto-entrepreneur, SASU, etc.)
France Travail applique alors un abattement forfaitaire selon votre activité :
- 71 % pour une activité commerciale
- 50 % pour une activité de service
- 34 % pour une activité libérale
Mais attention : pour le calcul du maintien des ARE, on ne parle pas ici d’impôts. Le montant réellement pris en compte est 70 % du revenu brut, ce qui est encore autre chose.
Les règles du cumul : plafonds et durée
Votre cumul est possible dans la limite de votre ancien salaire mensuel moyen. Autrement dit, ARE + revenus freelance ne doivent pas dépasser ce que vous touchiez en tant que salarié. Sinon, France Travail suspend l’allocation partiellement ou totalement pour le mois concerné.
Vous conservez vos droits restants : ils ne sont pas perdus, simplement reportés.
Cas pratique : cumul sur plusieurs mois
Un freelance peut très bien :
- Gagner 600 € en janvier → il touche presque l’intégralité de son ARE
- Gagner 1300 € en février → il touche moins d’ARE
- Gagner 2200 € en mars → il ne touche plus rien pour ce mois-là
→ Le compteur de ses droits continue de tourner en jours indemnisables non utilisés, pas en argent versé.
Comment s’inscrire à France Travail en tant que freelance ?
Que vous soyez fraîchement licencié, en fin de contrat, ou que vous envisagiez une reconversion pour devenir freelance, la première étape pour bénéficier du chômage reste la même : il faut s’inscrire à France Travail. C’est cette inscription qui permet d’ouvrir vos droits aux allocations, et d’entrer dans le système de suivi.
La démarche à suivre
L’inscription se fait en ligne sur le site francetravail.fr. Elle prend généralement moins d’une heure si vous avez tous les documents sous la main :
- Un justificatif d’identité
- Votre numéro de Sécurité sociale
- Votre RIB
- Votre dernier contrat de travail ou attestation employeur
- Un CV à jour
Une fois votre compte créé, vous êtes convoqué à un premier entretien avec un conseiller. Ce rendez-vous est obligatoire, que vous soyez à la recherche d’un emploi ou en création d’entreprise. C’est l’occasion d’expliquer votre projet et de poser les bases du suivi.
Déclarer votre activité indépendante
Dès que vous lancez votre activité freelance, vous devez le signaler. France Travail ne s’y oppose pas, au contraire, mais il faut que tout soit clair. Si vous optez pour une micro-entreprise ou une société type SASU ou EURL, il vous faudra fournir :
- Le justificatif d’inscription (Kbis ou numéro SIRET)
- La date de début d’activité
- Le statut juridique de l’entreprise
Chaque mois, vous devrez actualiser votre situation en déclarant vos revenus professionnels. Si vous oubliez ou tardez à le faire, vos droits peuvent être suspendus.
Un conseil : restez transparent
La tentation peut être forte de sous-estimer son chiffre d’affaires pour toucher plus d’ARE. Mauvaise idée : France Travail peut effectuer des contrôles et réclamer des trop-perçus. Soyez honnête, déclarez vos montants bruts, et posez des questions à votre conseiller en cas de doute. C’est la meilleure façon de concilier activité professionnelle et indemnisation sans mauvaise surprise.
Quelles aides pour un freelance au chômage ?
Se lancer en freelance en partant du chômage, c’est un projet à la fois motivant… et plein d’interrogations. Heureusement, il existe plusieurs aides pour les freelances qui veulent créer ou relancer une activité indépendante tout en étant indemnisés.
L’ACRE : coup de pouce sur les cotisations
L’Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise (ACRE) permet de bénéficier d’une exonération partielle de charges sociales pendant la première année d’activité. Elle est automatique pour les micro-entrepreneurs, mais attention : il faut bien remplir les conditions, notamment ne pas avoir déjà bénéficié de l’ACRE dans les trois années précédentes.
L’ACRE ne touche pas à vos droits au chômage, mais elle allège vos cotisations, ce qui facilite le démarrage.
L’ARCE : vos allocations versées en capital
Si vous ne voulez pas recevoir l’ARE tous les mois, vous pouvez demander l’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise). Cette aide permet de toucher 45 % de vos droits restants en deux fois : un premier versement dès la création de votre activité, le second 6 mois plus tard, si vous êtes toujours en activité.
⚠️ Si vous optez pour l’ARCE, vous ne percevez plus l’ARE mensuelle. C’est un choix définitif, à bien réfléchir en fonction de votre situation financière.
L’ATI : l’aide en cas d’échec de votre activité
Vous avez déjà été freelance, mais votre activité ne fonctionne plus ? L’Allocation des Travailleurs Indépendants (ATI) est là pour vous éviter de repartir de zéro. Elle concerne les freelances ayant cessé leur activité pour cause économique (liquidation, revenus insuffisants…).
Conditions à remplir :
- 2 ans d’activité continue
- Au moins 10 000 € de revenus sur l’une des deux dernières années
- Une situation “non viable économiquement”
- Des ressources personnelles inférieures au RSA
Le montant : 800 € par mois pendant 6 mois maximum.
Et aussi…
France Travail propose aussi :
- Des ateliers gratuits pour apprendre à gérer une activité indépendante
- Des conseillers spécialisés création d’entreprise
- Des formations financées pour développer vos compétences (compta, prospection, outils web, etc.)
Ces aides ne se cumulent pas toutes, mais elles existent pour vous aider à lancer une activité de freelance solide et pérenne.
Peut-on démissionner pour devenir freelance et toucher le chômage ?
Bonne nouvelle : oui, dans certains cas, démissionner pour devenir freelance permet de toucher le chômage. Mais ce n’est pas automatique. Il faut que votre projet de création d’activité soit reconnu comme sérieux et cohérent par France Travail. C’est ce qu’on appelle une démission pour reconversion professionnelle.
Démission + projet de reconversion = possible
Depuis novembre 2019, une personne en CDI peut démissionner tout en gardant ses droits au chômage, à condition de :
- Justifier 5 années d’activité salariée continue (dans les 60 mois précédant la démission)
- Avoir un projet de reconversion professionnelle réel et sérieux (création ou reprise d’entreprise, formation qualifiante)
- Faire valider ce projet par une commission régionale, après un accompagnement par un conseiller en évolution professionnelle (CEP)
Une fois le projet validé, vous avez 6 mois pour démissionner et vous inscrire à France Travail. Vous pourrez ensuite percevoir l’ARE dans les conditions classiques.
Et si ce n’est pas une reconversion encadrée ?
Si vous quittez votre emploi sans suivre cette procédure (ex. : démission “simple”), vous n’aurez pas droit à l’ARE immédiatement. Il faut attendre 121 jours (soit 4 mois) pour demander une réexamen de votre situation par France Travail.
Pendant ce délai, vous n’avez aucune indemnisation. C’est pourquoi, si vous envisagez de quitter votre emploi pour vous lancer à votre compte, la meilleure option reste souvent la rupture conventionnelle.
La rupture conventionnelle, plus souple
Elle permet de quitter un CDI à l’amiable, avec l’accord de l’employeur, et de bénéficier immédiatement du chômage. Vous pouvez ensuite lancer votre activité freelance tout en percevant l’ARE ou en demandant l’ARCE.
Bref, si vous avez un projet de freelance solide, il existe des chemins pour quitter votre job sans perdre vos droits. Mais ils doivent être anticipés et bien cadrés.
Quel statut juridique choisir pour cumuler freelance et chômage ?
Le choix du statut juridique est une étape clé. Il peut influencer vos droits au chômage, vos charges, votre protection sociale, et la manière dont vos revenus sont déclarés à France Travail. Alors quel statut choisir pour travailler en freelance tout en percevant l’ARE ?
Micro-entrepreneur : simple et compatible
Le régime de la micro-entreprise est souvent privilégié au démarrage :
- Facile à créer
- Fiscalité simple
- Déclaration mensuelle ou trimestrielle
C’est parfaitement compatible avec le chômage, à condition de déclarer chaque mois votre chiffre d’affaires brut à France Travail. Celui-ci sera utilisé pour recalculer votre ARE. Ce régime est souvent conseillé si vous débutez ou si vos revenus sont modestes.
SASU / EURL : plus de flexibilité, mais plus complexe
Si vous prévoyez de développer rapidement votre activité, ou si vous avez des charges importantes, vous pouvez choisir une société unipersonnelle (SASU ou EURL). L’avantage, c’est que vous pouvez différer votre rémunération (et donc, parfois, conserver vos ARE plus longtemps).
Mais attention :
- Si vous vous versez un salaire, il sera pris en compte pour ajuster vos allocations.
- Si vous ne vous rémunérez pas, vous pouvez continuer à toucher l’ARE, mais France Travail peut exiger des preuves (bilan comptable, déclaration de non-rémunération, etc.).
Le portage salarial : entre freelance et salariat
Le portage salarial vous permet de cumuler indépendance et statut de salarié. Une société de portage facture vos prestations, vous reverse un salaire, et s’occupe de toutes les déclarations. Vous cotisez donc pour le chômage… et pouvez même recharger vos droits plus facilement.
C’est une bonne solution si vous voulez :
- Tester une activité sans créer d’entreprise
- Rester dans un cadre salarié
- Éviter les démarches administratives
Quel statut choisir selon votre situation ?
Prenez le temps de bien réfléchir à votre situation avant de choisir. Et n’hésitez pas à en parler à votre conseiller France Travail ou à un expert-comptable freelance-friendly.
Quelle est la durée du chômage en freelance ?
La durée du chômage dépend de votre parcours professionnel passé, et non de votre activité actuelle en freelance. Autrement dit, que vous exerciez une activité indépendante ou non pendant votre période d’indemnisation ne change pas la durée de vos droits, tant que vous restez éligible.
Combien de temps peut-on toucher l’ARE ?
La règle de base est simple :
- Si vous avez moins de 53 ans : vous pouvez être indemnisé pendant 18 mois maximum (548 jours).
- Entre 53 et 54 ans : 24 mois (730 jours).
- À partir de 55 ans : 36 mois (1 095 jours).
Mais attention : ces durées dépendent de la période pendant laquelle vous avez travaillé avant votre inscription. Si vous avez cotisé moins longtemps, vos droits seront réduits.
📝 À noter : si vous exercez une activité freelance partielle, chaque mois où vous touchez une ARE réduite prolonge la durée de vos droits, car tous les jours ne sont pas “consommés”.
Ce qui peut suspendre ou arrêter vos droits
Plusieurs situations peuvent interrompre le versement des allocations chômage :
- Vous arrêtez de vous actualiser chaque mois
- Vous ne cherchez plus activement un emploi ou ne justifiez pas votre projet de création d’entreprise
- Vous percevez des revenus freelance élevés et réguliers, au point que France Travail considère que vous êtes désormais “sorti” du chômage
Dans ces cas, vos droits ne sont pas forcément perdus : ils sont simplement mis en pause. Vous pourrez les réactiver plus tard si votre activité indépendante ralentit ou cesse.
Le rechargement des droits
Si vous retravaillez (même en freelance) pendant votre période d’indemnisation, vous pouvez ouvrir de nouveaux droits. On parle alors de “rechargement” :
- Il faut avoir travaillé au moins 6 mois depuis votre ouverture de droits.
- À la fin de vos allocations actuelles, France Travail calcule une nouvelle période d’indemnisation, en fonction de vos nouveaux revenus déclarés.
C’est un bon moyen de repartir sur une nouvelle base, surtout si vous avez alterné missions freelance et mois plus creux.
Lisez également notre article sur : Comment fonctionne la retraite en étant freelance indépendant ?
Quelles sont les erreurs à éviter pour ne pas perdre ses droits ?
Cumuler chômage et freelance, ça peut être un vrai tremplin pour lancer son activité sereinement. Mais si vous ne faites pas attention, certains oublis ou choix mal informés peuvent vous faire perdre vos droits plus vite que prévu.
Oublier d’actualiser sa situation
C’est l’erreur la plus fréquente. Chaque mois, vous devez vous connecter sur le site de France Travail pour déclarer votre activité, même si vous n’avez rien gagné. Si vous ne le faites pas :
- Vos paiements sont suspendus
- Vous risquez d’être radié
- Vous devrez parfois justifier rétroactivement votre situation
Un simple oubli peut donc vous priver d’un mois complet d’allocation.
Mal déclarer ses revenus freelance
Autre piège : sous-estimer volontairement ou mal comprendre ce qu’il faut déclarer. France Travail attend le chiffre d’affaires brut, pas votre revenu après charges. Même si vous n’avez pas encore encaissé vos paiements, c’est la facturation émise qui compte.
En cas de contrôle, vous risquez un remboursement de trop-perçus, voire une sanction.
Choisir l’ARCE sans être prêt
Demander l’ARCE peut sembler tentant (touché en deux fois, montant important…), mais attention :
- Vous ne recevrez plus aucune ARE ensuite
- Si votre activité ne décolle pas, vous ne pourrez pas revenir en arrière
- Vous devez rester en activité pour percevoir la seconde partie de l’ARCE
Mieux vaut être certain de votre projet et de vos premiers clients avant de faire ce choix.
Négliger l’encadrement administratif
Créer une activité indépendante, c’est aussi gérer de l’administratif : statuts, régime fiscal, déclarations, facturation… Trop de freelances démarrent en pensant que “ça va se faire au fur et à mesure”, puis se retrouvent avec des régularisations fiscales, des blocages de droits ou des erreurs de statut.
Un bon réflexe : se faire accompagner dès le départ, soit par un expert-comptable, soit par un conseiller France Travail.
Pourquoi cumuler freelance et chômage peut être une bonne stratégie ?
Travailler en freelance tout en percevant le chômage, ce n’est pas seulement possible : c’est souvent une excellente stratégie pour se lancer sans pression. Trop de freelances renoncent par peur de l’insécurité financière, alors qu’il existe des dispositifs pour démarrer en douceur.
Tester son activité sans stress
L’un des grands avantages du cumul, c’est la possibilité de tester son idée. Vous pouvez commencer à prospecter, vendre vos premiers services, ajuster vos tarifs, sans dépendre à 100 % de vos revenus freelance dès le départ.
Ce temps de lancement est précieux. Il permet de construire une base client, de peaufiner son offre, et de mieux comprendre le marché. Et tout cela en gardant un filet de sécurité grâce aux allocations chômage.
Sécuriser son avenir pro
Le cumul freelance + ARE permet aussi d’éviter les décisions précipitées. Vous n’êtes pas obligé de “tout quitter” pour tenter l’aventure. Vous pouvez construire votre activité sur plusieurs mois, voire un an ou plus, tout en gardant des revenus réguliers.
C’est aussi un bon moyen de :
- Conserver vos droits à la formation avec France Travail
- Recharger vos droits si vous faites des missions ponctuelles bien rémunérées
- Accéder à des aides comme l’ARCE ou l’ACRE pour booster votre projet
Reprendre confiance après une perte d’emploi
Enfin, cumuler freelance et chômage peut aider à reconstruire une dynamique professionnelle. Après un licenciement ou une période difficile, lancer sa propre activité, même à petite échelle, redonne souvent confiance et motivation.